Cette page est consacrée à tous les femmes et hommes qui ont rendus possible ce merveilleux lieu d’humanisme appliqué qui est “La Tuile”. Ils sont en partie nommés dans les documents téléchargeables en bas de page. Mais, il y en avait beaucoup plus. Au courant des années 1990, la Tuile est devenu un mouvement soutenu par une large partie de la population fribourgeoise.
« Si quelqu’un rêve seul, ce n’est qu’un rêve. Si beaucoup rêvent ensemble, c’est le début d’une nouvelle réalité. » Cette phrase, attribuée à l’artiste autrichien Friedensreich Hundertwasser, illustre fort bien ce que signifiait l’engagement pour et avec La Tuile dans ses débuts.
Tout a commencé 1990 par la conviction d’un petit groupe d’obstinés qu’il ne suffisait pas de déplorer ce qui manque, mais qu’il fallait plutôt participer soi-même à la construction d’une nouvelle réalité.
En 1990, un groupe de réflexion et d’action “Sleep-In” réunissait à Fribourg des personnes de deux centres de loisirs de Fribourg, du centre d’étudiants Rue Fries, une étudiante de la chaire de travail social, des représentants du centre Release et des foyers pour toxicomanes «Le radeau» et «Le Tremplin» ainsi qu’un habitant d’une maison squatté à l’avenue de Beauregard. Ce groupe se donnait pour but de créer une structure d’accueil de nuit pour les personnes en détresse. Le groupe avait effectué deux sondages: l’un pour évaluer le besoin pour une telle structure auprès des institutions sociales du canton de Fribourg et l’autre auprès des « sleep-ins » en Suisse pour connaître les expériences faites par les autres villes, pertinentes pour la réalisation d’une future variante fribourgeoise.
Le réalisation à Fribourg n’était que du papier – dans un premier temps. Elle se trouvait dans le dossier du projet (ici la version allemande) et dans un premier article du premier président (Martin Hošek, président du comité de l’association de 1991 à 1999).
Pourquoi le nom “la Tuile”? La Tuile symbolise ce que nous voulions créer : un répit, bien que partiel (et temporaire). En plus, la Tuile est également synonyme de malchance, ce qui correspond bien à la situation des personnes pour lesquelles nous voulions la créer.
Le but de la Tuile était et est toujours de donner aux usagers la possibilité d’améliorer leur situation en leur offrant un répit, une « sécurité temporaire » – comme le formuleront plus tard les évaluateurs de l’Uni de Fribourg – pour qu’un avenir meilleur puisse avoir lieu.
Mais le chemin pour y arriver était long. Après la fondation de l’association le 12 mars 1991, l’enthousiasme et la conviction du comité restaient longtemps les seuls outils pour bâtir le centre d’hébergement d’urgence. Bien qu’un budget annuel ait été établi (comprenant des dépenses de 425’000 francs par année) et les besoins en locaux clairement définis, moyens et maison faisaient longtemps défaut. Mais à l’image de la solidarité que la Tuile voulait instaurer avec les personnes sans-abri, il s’était dévelopé dans la population fribourgeoise une solidarité grandissante envers le projét au cours des mois et des années. Aussi, il était au bénéfice d’un intérêt bienveillant de la plupart des médias.
La première maison de la Tuile à la Route de Bourguillon 1 était auparavant géré par la croix rouge fribourgeoise. C’était un ancien foyer pour requérants d’asile.
Ainsi, grâce à un soutien grandissant dans la population et grâce à la conviction et au deuxième souffle de tous les membres du comité, la Tuile a pu ouvrir ses portes le 26 octobre 1992 aux sans-abris. Très rapidement, elle est devenu un pilier d’aide indispensable aux démunis, dont témoigne l’interview Radio du président à la RSR du 12 décembre 1992.
Les conditions dans lesquelles se trouvait l’association étaient toujours précaires. Le personnel d’accueil – souvent des étudiants – devait travailler pour une rémunération de Fr. 100. — pour un service de nuit de 14 heures. Les finances disponibles ne correspondaient même pas à la moitié du budget annuel initial et ne permettaient, dans un premier temps, qu’un fonctionnement de quelques mois. Mais, porté par un énorme élan provenant du fait de s’investir pour une très juste cause, le comité a eu le privilège de participer à la réalisation de quelque chose qui, dans l’appréciation de certains, devait être «mort dans l’œuf» et qui a finalement vu le jour malgré maintes difficultés.
Toujours en ce qui concerne les moyens financiers, la ville de Fribourg refusait d’entrer en matière. En effet, le projet semblait faire concurrence au foyer St. Louis, nouvellement ouvert et muni d’un « local clochard » non surveillé. Ce n’était qu’après un cas d’overdose mortel dans ce local en 1994 que la ville a décidé de le fermer et de subventionner la Tuile par la suite.
Madame Ruth Lüthi, bien avant d’être élue conseillère de l’Etat en fin de l’année 1991, était parmi les membres de première heure de l’association La Tuile. A la direction de la santé publique et des affaires sociales, elle a continué à la soutenir selon ses possibilités. En effet, grâce au soutien du canton, elle a pu bénéficier d’autres aides financiers, notamment de la Loterie Romande et de l’Office Fédéral de la Santé Publique. Aussi, Caritas Fribourg et Caritas Suisse étaient parti prenants dans l’action, autant financièrement que par l’engagement au sein du comité.
A la précarité financière des premières années venaient s’ajouter les différences d’interprétation du concept d’exploitation entre certains collaborateurs. Le regard extérieur et la médiation du superviseur d’équipe Thomas Renz et du groupe de nos évaluateurs de la chaire de travail social mené par Peter Sommerfeld était pour beaucoup dans le fait que nous avons pu bien passer ce premier cap après l’ouverture.
Les années 1993 à 1996 étaient marquées par une lente consolidation de l’offre de la Tuile et de sa base financière. Aussi, c’était le début d’un soutien fidèle de la part de la communauté Emmaüs qui – par sa mission – connaît très bien les soucis des démunis et des exclus.
Le comité et son président devaient s’occuper de la gestion opérationnelle de l’institution ce qui n’était à long terme pas compatible avec le statut avant tout stratégique de cet organe. Ainsi, après une restructuration de l’institution, une adaptation des statuts et après un processus de sélection minutieux, La Tuile s’est dotée en début de l’année 1996 de trois responsables à temps partiel auxquels on a pu promettre un salaire minuscule assorti d’un grand engagement pour une cause juste et nécessaire: Ruth Moehr pour le personnel, Elisabeth Maret pour les relations publiques et Eric Mullener pour les finances.
Bien entendu, les responsables ont continué de travailler comme personnes d’accueil afin d’être parfaitement au courant de l’institution qu’il devait présenter ou défendre à l’extérieur. L’engagement d’une responsable de relations publique dans une institution sociale n’était pas de coutume à l’époque. La professionnalisation rapide de nos moyens de communication qu’Elisabeth Maret avait entreprise peu après son engagement nous a prouvé que nous avons pris la bonne option. Avec Eric Mullener comme chef des finances, la consolidation de notre situation financière faisait des grands pas en avant et Ruth Moehr s’est occupé habillement – et avec un grand cœur – de l’équipe des «veilleurs».
Le 25 novembre 1999, le président fondateur a pu passer le témoin à Corinne Siffert qui a conduit l’association avec grande habilité dans le nouveau millénaire.
Les rapports d’activité reflètent l’élan de l’instituioin dans les années 1990. Ils sont téléchargeables.